24 octobre 2012

Fin de journée

On sort du boulot, on cesse d'être un employé/un collègue/un chef, on quitte les clients pénibles/le travail répétitif/le chef exigeant/le collègue saoulant/l'environnement stressant ou bruyant... (Parfois aussi, on quitte un travail passion avec des collègues géniaux et un chef sympa) Mais avant de redevenir le colocataire sympa/l'ami bienveillant/le conjoint génial/le parent formidable ou même un glandeur sur son canapé, on a souvent un moment de transition, pour oublier son métier et décompresser. Certains ont besoin d'une musique particulière dans leur voiture (relaxante ou revigorante...), d'autres apprécient de marcher un quart d'heure, il y en a qui ont besoin d'un temps de silence en fois rentrés chez eux.
Moi j'ai 3 minutes à pieds pour devenir Maman. C'est court. Mais le sourire de Simon qui se précipite vers moi, c'est instantané :  le boulot est resté au bureau, j'ai changé de rôle.
Souvent, je retrouve Simon au parc. Il joue dans le bac à sable, et lâche tout pour venir me rejoindre. Parfois il veut jouer au toboggan, d'autre fois il veut sortir, courir après les pigeons, ou aller regarder le chat. Un chat noir, couché sous un balcon, sur un paillasson. Qui cligne des yeux en nous observant. Simon reste à distance, il tient bien ma main. Il aimerait pouvoir caresser le chat, mais n'ose pas s'approcher. Simon m'emmène en promenade sur les pelouses, ramasser des marrons, des cailloux, pour les mettre à la poubelle...
Je récupère ses affaires, échange quelques mots avec sa nounou, le prends sur mon dos. Et nous prenons la route. Il me montre les "bé !" poubelles (sa grande passion), les "bateau" voitures, les "mé" barrières de parking, les "là" oiseaux...
Il caresse mon bras pour avoir un biscuit, de l'eau. Il joue avec mes cheveux. Il tire à deux mains sur mon épaule en disant "Maman !" pour que je le regarde et nous échangeons un sourire. Il fait comme moi un signe de la main aux voitures qui nous laissent traverser. Il pose sa tête sur mon dos pour un câlin. Il s'enthousiasme d'une barrière de parking qui s'ouvre, danse sur mon dos. Et nous arrivons chez nous. Il allume le hall d'entrée, sonne à la porte, veut jouer avec l'interphone et souvent appelle "Papa !" Si Papa n'est pas encore là, Simon me le montre sur les photos de l'entrée. Je poses ses affaire, je fais descendre Simon de mon dos, enlève nos chaussures, et vais ouvrir les volets. On va jouer dans la chambre de Simon. Quand il entend les clés dans la porte, Simon va en courant accueillir son papa.

18 octobre 2012

De bon matin (j'ai rencontré le train... Voilà, vous avez le prélude de l'Arlésienne de Bizet dans la tête pour la journée !)

De bon matin, il faut Maman. Papa, Simon lui dit "non" au réveil. De bon matin, Simon chougne, il m'a entendue bouger, il a commencé à s'extirper lui-même de sa gigoteuse. Une fois dans les bras de Maman, il dit "Papa", de bon matin, on pousse la porte de la chambre où celui-ci profite encore un peu de la couette. Et puis souvent, il faut "émer" la porte avant d'aller vers la cuisine. Là, de bon matin, d'abord il faut "amé" la lumière, puis si "lole" il faut "dedans" : les casseroles ne peuvent pas rester sur l'égouttoir, il faut les ranger. Puis, tantôt "tato" pour avoir un biscuit, tantôt coucou de la main au placard du haut, celui-là oui : Simon mange du Nutella à la petite cuiller. Mais ce matin sa petite cuiller, elle est dans son bol, qu'il n'a pas fini hier soir, et qu'on a rangé dans le frigo. J'ouvre le frigo, Simon reconnaît le bol, "pâtes" : oui, Simon a mangé des pâtes au petit déjeuner ce matin. Suivies de Nutella comme il se doit. Puis de "l'eau l'eau", avant d'aller s'habiller. "oui".
Une fois habillé, Simon va voir son Papa, qui fait des trucs vachement sympas à la salle de bain, où le radiateur est "chaud" (et Simon de souffler dessus). Mais si Maman entreprend de refaire le lit, "dodo", Simon vient jouer entre les oreillers... Quand tout le monde est habillé, "chaussures", Simon sait sortir les siennes (surtout si ce sont les bottes). Et parfois, "ma" "bobo" : il faut d'abord balayer les poussières qui tombent quand on sort du placard nos chaussures de la veille (décidément c'est bien le fils de son père !). On enfile les vestes, on prend les sacs : voilà, on peut partir.